Il est 7h et nous avons rendez-vous au carrefour de la rue des mimosas et des iris au Camping du Blayais et de l’Alicat où nous avons passé la nuit. Les vents portent vers l’océan, et après avoir réuni les équipages, nous prenons la direction de Souhe à 15 km au nord-est de Royan.
Le gonflage se réalise dans de bonnes conditions : le vent est très faible, et l’équipe est importante (9 personnes…).
Mais au fait, qui va voler ? Le précédent décollage de ce même champs a laissé quelques souvenirs. De toute façon, vent ou pas, ce sera 3 bouteilles dans la nacelle. On ne se sait jamais, des fois que nous aurions à traverser l’estuaire…
Bon aller je me décide malgré l’angoisse environnante à monter à bord avec Amélie comme pilote, Rose Anne en copilote et Pascal en autre passager.
La récup’ sera donc constituée de deux véhicules, François et Sébastien dans l’un, Michel, Josiane et Christophe dans l’autre.
La montgolfière, un peu lourde, décolle tranquillement. Passé les 60 mètres d’altitude nous prenons un peu trop de droite, il faut donc se résigner à voler au ras du sol pour garder de la gauche et ainsi éviter de se rapprocher trop vite de la côte. Je sens poindre un peu l’amertume de Pascal qui affectionne particulièrement la haute altitude.
A 1 m au dessus du marais nous avons le plaisir d’observer une envolée de cygnes, un lièvre qui détale, des poissons qui frétilles et une aigrette qui pointe son bec. Quelle belle matinée d’avril ! Amélie concentrée sur le pilotage insiste pour que je prenne un maximum de photos. Celle-ci nous fait franchir en douceur les différents talus et autres étiers au ras du sol.
La chaleur de cette matinée de printemps ne nous permet pas de voler très longtemps. Peu après avoir traversé la Seudre, Rose Anne et Amélie cherchent un terrain d’atterrissage. Une petite jachère en bordure d’un champ de blé semble parfaitement adaptée. Celle-ci s’avère être un peu difficile à atteindre, je saute de la nacelle, suivit de Pascal pour déplacer la montgolfière. François et Sébastien nous rejoignent, et à bout de bras nous portons le ballon jusqu’en bordure du chemin.
Le pliage se passe dans la bonne humeur, lorsque le propriétaire du champ arrive sur son tracteur. Il insiste assez lourdement pour nous aider à ranger le matériel avec la fourche qu’il promène. Amélie et Rose Anne auront tout le plaisir d’user de leurs charmes pour l’en dissuader.
Ce fut un très beau vol au dessus de ce paysage de marais. Après avoir fait un détour pour prendre le café et l’apéritif à Royan, nous reprenons la direction du camping.
En chemin Pascal insiste pour que nous allions nous recueillir sur la petite plage de « Tarte aux prunes ». En effet, l’an passé sur cette même plage lors d’un vol mémorable, il a été témoin d’un miracle. Invoquant le dieu Eole, de dos, puis face à la falaise, il se prosterne sur le sable.
Cet endroit est désormais un lieu de pèlerinage pour tous les aéronautes.