Il est 7h10 et nous sommes réunis tous les 5 sur la place de Cenon. Le rendez-vous avait été fixé la veille avec une jeune passagère, gagnante d’un vol en montgolfière, lors du marché de Noël à Châtellerault. Après 15 minutes d’attente, Rose-Anne vient aux nouvelles:
– Elle ne viendra pas, je viens d’appeler.
Nous passons très vite sur cet incident pour nous concerter sur ce que nous devons faire maintenant que nous sommes levés.
Le ciel est bleu, seule une légère brume ternit la lumière ce matin. La météo ne prévoit pas de perturbation avant la soirée et le vent est annoncé à 10 km/h.
Le terrain de décollage est à proximité et nous gonflons rapidement le ballon. Rose-Anne reprend les manettes, mais cette fois Amélie décide de faire la récupération avec Pascal, et de céder sa place à François.
Le ballon file en direction de Targé, le soleil en pleine bille. L’éblouissement est renforcé par l’effet de la brume qui ne se dissipe toujours pas. A 100 m c’est du 50° tandis qu’à 400 m c’est du 120 °. Arrivé au dessus de la D725 l’équipage prend la décision de monter pour voir ce qu’il se passe plus haut, et de suivre ainsi la route en direction de la Roche-Posay. A 1100 m il fait bon à l’intérieur de la nacelle, réchauffé par les rayons du soleil qui ne rencontrent aucun obstacle. Après une vingtaine de minutes au dessus des nuages il faut déjà redescendre.
La brume est devenue plus dense et en dessous de 300 m le ciel est gris. La perturbation qui était annoncée pour la soirée est déjà là. Coluche avait raison lorsqu’il disait : « La météorologie est une science exacte, le problème, c’est que les météorologues ne la connaissent pas ». De toutes façons cela fait déjà une heure de vol, et il est temps de se poser.
Après un atterrissage quelque peu mouvementé, nous rangeons le matériel, et prenons la direction de notre boulangerie habituelle en espérant qu’il restera quelques croissants.